La composition

 

Grand instrument de 16 pieds en montre
 53 jeux, 4 claviers de 56 notes et pédalier de 32 marches 

GO Evreux

Les claviers


De bas en haut, on distingue les quatre claviers manuels: positif, grand-orgue, récit expressif, bombarde. Sur les deux côtés, les tirants de registre, qui commandent les 53 jeux de l'orgue. En choisissant les jeux, l’organiste définit sa palette sonore selon ses vœux, clavier par clavier : il est un peu le chef d’orchestre, ayant à disposition 53 instrumentistes, à la différence que les instruments ne sont pas indépendants, mais répartis sur quatre claviers manuels et un clavier de pédale.

Le « positif dorsal » est ainsi nommé parce que le buffet qui contient ses tuyaux est placé dans le dos de l’organiste, en avant de la tribune. C’est aussi un buffet plus petit que celui du grand-orgue : le nom « positif » provient du fait qu’autrefois, au temps par exemple où Haendel se déplaçait avec son orgue pour jouer ses célèbres concerti, l’orgue était « posé » sur une table.

Le « grand-orgue » est le clavier principal , celui qui permet à l’orgue de donner toute sa puissance. Il est complété par le clavier de « bombarde », destiné en principe à recevoir les jeux d’anches. En fait, dans la disposition retenue à l’orgue d’Evreux, les jeux d’anches sont répartis sur les deux claviers de « grand-orgue » et « bombarde » : il s’agit plutôt d’un « grand-orgue » coupé en deux : ceci permet plus de souplesse dans l’utilisation à l’organiste et une meilleure optimisation au facteur.

Le « récit » tire son nom d’une utilisation initiale en récitatif. Les tuyaux du « récit expressif » sont placés dans une boîte close comportant des jalousies pivotantes dont l’ouverture et la fermeture peuvent être commandées par l’organiste à l’aide d’une « pédale d’expression » : ceci permet de moduler l’intensité du son. Cette pédale d’expression apparût au 18ème siècle en Angleterre, mais son usage ne se généralisa qu’au 19ème où les compositeurs firent abondamment usage des effets de crescendo et decrescendo.

Le pédalier permet de jouer les notes graves : les « marches » constituent l’équivalent d’un clavier manuel agrandi. Le répertoire de la musique d’orgue fait appel à la même vélocité pour les pieds que pour les mains, ce qui constitue l’une des difficultés du jeu de l’orgue.

Les claviers peuvent être « accouplés » : l’action sur un clavier entraîne alors simultanément le (ou les) clavier(s) accouplé(s). L’enfoncement des touches peut alors réclamer un effort considérable : à l’orgue d’Evreux, le facteur Pascal Quoirin a prévu d’alléger l’effort de l’organiste en faisant appel à l’assistance d’une machine pneumatique (machine Barker).