Chanter ou écouter le Requiem de Maurice Duruflé est toujours un évènement : chef-d‘oeuvre de la musique française de la première moitié du XXe siècle (il a été composé en 1947), il a la grande force d’allier l’inspiration mélodique grégorienne aux couleurs sonores infinies du grand orgue.

Lors de ce concert événement seront également interprétés Quatre motets pour choeur, une oeuvre pour orgue de Maurice Duruflé, ainsi que deux pages embléma¬tiques de Francis Poulenc : les Litanies à la Vierge noire pour voix de femmes et orgue, les Quatre petites prières de Saint-François d’Assise pour quatre voix d’hommes a cappella.

 

Enfant de Louviers, Maurice Duruflé (1902-1986) resta toute sa vie attaché à l’orgue John Abbey sur lequel il joua pour la première fois et dont il fut le titulaire de 1919 à 1929(photo ci-contre)
Des travaux sont en cours à l’église Notre- Dame de Louviers, très endommagée, et cet orgue très attachant devrait être restauré dans un avenir proche.

Maurice Duruflé :
"Mon requiem terminé en 1947 est entièrement composé sur les thèmes grégoriens de la messe des morts. Tantôt le texte a été respecté intégralement, la partie orchestrale n'intervenant que pour soutenir ou le commenter ; tantôt je m'en suis simplement inspiré, ou complètement éloigné - par exemple dans certains développements suggérés par le texte latin, notamment dans le Domine Jesu Christe, le Sanctus et le Libera. D'une façon générale, j'ai surtout cherché à me pénétrer du style particulier des thèmes grégoriens : ainsi me suis-je efforcé de concilier, dans la mesure du possible, la rythmique grégorienne - telle qu'elle a été fixée par les Bénédictins de Solesme - avec les exigences de la mesure moderne. Quant à la forme musicale de chacune de ces pièces, elle s'inspire généralement de la forme même proposée par la liturgie. L'orgue n'a qu'un rôle épisodique : il intervient, non pour soutenir les chœurs, mais seulement pour souligner certains accents ou pour faire oublier momentanément les sonorités trop humaines de l'orchestre. il représente l'idée de l'apaisement, de la foi et de l'espérance".
« Depuis longtemps j’étais envouté par la beauté des thèmes grégoriens de la messe des morts"

Norbert Dufourq : « Jamais le grégorien n’a été servi par un « moderne avec tant d’amour »

Inscrite dans la continuité du Requiem de Fauré, cette oeuvre est considérée comme l'un des chefs d'oeuvres de la musique du XXe siècle, et jouée dans le monde entier. C'est le Requiem de Duruflé qui fut choisi pour les obsèques du président François Mitterand .