Ludus Modalis
Direction : Bruno Boterf
présente :
Heinrich Schütz /Johann Sebastian Bach
Requiem
"Un office funéraire du temps de Bach"

 

CREATION 2013
12 chanteurs et 10 instruments
Ludus Modalis
Eva Zaicik, Nathalie Marec, Edwige Parat, Annie Dufresne Sopranos
Jean Christophe Clair, Sophie Toussaint Altos
Bruno Boterf, Vincent Bouchot, Hugues Primard, Reinoud Van Mechelen Ténors
François Fauché, Geoffroy Buffière Basses
Judith Paquier, Cornet Franck Poitrineau, Stéphane Legée, Fabien Dornic Sacqueboutes
Freddy Eichelberger Clavecin et orgue
Académie Sainte Cécile / Philippe Couvert
Violons 1 et 2, Alto, Violoncelle, Contrebasse
Direction musicale Bruno Boterf
Coproduction I Territoires baroques - Opéra de Rouen/ Haute-Normandie, Scène nationale Evreux
Louviers, Académie Bach, Théâtre du château d’Eu
Avec le soutien de L’Art et la manière
Résidences I Musique et Mémoire

 

Un programme convoquant Schütz et Bach

Ce projet ambitieux prendra appui sur une absence. Heinrich Schütz et Johann Sebastian Bach, auteurs de génie, n'ont laissé à la postérité aucune oeuvre portant le titre de Requiem. Ils ont par contre composé, de nombreuses pièces à vocation "funéraire", les Musikalische Exequien de Schütz et plusieurs motets de Bach en sont les témoignages.
Il nous a semblé judicieux d'associer ces deux compositeurs éloignés dans le temps mais habités par la même foi luthérienne, pour une évocation d'un office funéraire du temps de Bach. La musique de son illustre prédécesseur était connue du Cantor et le terme de Requiem allemand reprend sous forme de clin d'oeil le titre de l'oeuvre emblématique de Brahms qui possédait en sa bibliothèque un exemplaire des Musikalische Exequien de Schütz.

Une parentalité stylistique entre les deux compositeurs

Un siècle sépare les deux hommes, celà peut sembler immense mais ne reflète pas la réalité. Heinrich Schütz est un novateur qui tout en puisant dans la tradition contrapuntique issue de le la première renaissance, s'est initié aux techniques polychorales et à l'éxubérance communicative de la musique Italienne. En témoignent ses trois séjours italiens auprès des Gabrieli, de Monteverdi et les oeuvres qui en découleront (madrigaux profanes ou spirituels, cantiones sacrae et symphoniae sacrae). Bach s'est quant à lui limité à son Allemagne du Nord, effectuant de nombreux voyages prfois à pied et construisant son langage grâce à son immense
culture musicale et théologique.
Au-delà de l'utilisation de la langue allemande de la Saxe et de l'Allemagne du nord, du partage de leur foi Luthérienne, la parenté stylistique existe entre les deux maîtres, exacerbée par le contrepoint parfois austère , luxuriant souvent, véritable medium, conduisant à l'élévation de l'âme humaine.

Du Muzikalischen Exequien aux motets

Les offices de funérailles ponctuent inéxorablement l'année luthérienne et la musique permet au fidèle d'entrevoir grâce au talent des compositeurs, la représentation harmonique que peut prendre le passage vers "l'autre rive".Commandées pour accompagner les obsèques du prince Heinrich Posthumus von Reuss, ami luthérien de Schütz, les Musikalische Exequien constituent une somptueuse messe de funérailles en abordant les sujets qui se trouvent au coeur de toute son oeuvre : la misère de la vie terrestre et cette douleur endurée qui permet à l'homme d'espèrer un au-delà. L'oeuvre est en trois parties d'inégales durées, les deux dernières plus courtes faisant appel à l'effectif vocal total. Elle permet ainsi la mise en regard avec les oeuvres du célèbre cantor, ses motets et cette cantate de la resurrection la célèbre Cantate BWV 4, Christ lag in Todesbanden.
Les motets de Johann Sebastian Bach sont souvent chantés de façon regroupée au concert comme s'ils appartenaient à un cycle commun. Cela n'est pas le cas puisqu'ils ont pour plupart été composés isolément pour des offices funèbres.
Les motets Bach sont des oeuvres extraordinaires tant dans l'utilisation de l'espace sonore, de la spacialité, que sur le plan d'une écriture vocale issue de la Renaissance (flamands et allemands comme Schütz ou Praetorius) qui trouve ici sa plenitude.