S A I N T S    E T    P R O P H È T E S

 

Programme 

 

Benedictus es in firmamento caeli  Cantique de Daniel (Daniel 3, 57-88)

 

Orgue

 

FÊTE DE TOUS LES SAINTS

 

Gaudeamus  Introït

Timete Dominum, omnes sancti  Graduel (Ps. 33, 10 V. 11b)

Sancti tui, Domine, benedicent te  Alleluia (Ps. 144, 10. 11)

Justorum animae  Offertoire (Sap. 3, 1. 2. 3)

Beati mundo corde  Communion (Mt. 5, 8. 9. 10)

 

Orgue

 

VOIX DES PROPHÈTES : APPEL Á LA PÉNITENCE 

 

Super flumina babylonis  Offertoire (Psaume 136, 1-7)

Plange quasi virgo  Répons (Joel 1, 8 et Jeremie 25, 34)

Lamentations de Jeremie (Lamentations 3, 1-9)

Stabat Mater dolorosa  Hymne et Stradalnaia Mati  Ancien cantique ukrainien

 

Orgue

 

VOIX DES PROPHÈTES : SALUT DU PEUPLE

 

Judicii signum  Chant de la Sibylle (BNF lat. 1018)

Potestas eius, potestas aeterna  Alleluia (Daniel 7, 14)

Jerusalem surge  Communion (Baruch 5, 5)

Omnes de Saba venient  Graduel (Isaie 60, 6 et 1)

Justus germinabit  Alleluia (Osée 14, 6)

Rorate caeli  Henrik Ødegaard (Isaïe 45, 8)

 

Orgue

 

ENSEMBLE LUX CANTUS

 

LUX CANTUS est un ensemble vocal créé en 2019 et dirigé par Olga Roudakova, chanteuse, musicologue, qui a été co-fondatrice et chef du Chœur grégorien de Paris-Voix de femmes pendant 20 ans.

L’ensemble est né de l’enthousiasme et de la passion pour le chant grégorien de ses chanteuses dont certaines ont été membres du Chœur grégorien de Paris.

 

LUX CANTUS se destine avant tout à faire (re)vivre l’ancienne tradition musicale dans son cadre naturel, la liturgie, et a trouvé son toit spirituel en l’église Saint Eustache de Paris, puis en l'église Saint Roch de Paris où il chante les messes grégoriennes du vendredi soir. 

 

LUX CANTUS se consacre également à partager la beauté et la puissance spirituelle et musicale du chant grégorien sur scène lors de concerts et festivals.

L’ensemble met l’accent sur la musicalité et l’authenticité du répertoire grégorien s’appuyant davantage sur des sources médiévales, des mélodies traditionnelles et des polyphonies anciennes et modernes.

 

DIRECTION ARTISTIQUE         Olga Roudakova

 

Lors de sa formation de pianiste et musicologue au Conservatoire Supérieur de Novossibirsk, Olga Roudakova découvre le chant grégorien à travers les œuvres tardives de Liszt, puis vient à Paris approfondir ses connaissances théoriques et pratiques en la matière.

 

Elle y obtient le 1er Prix de direction de chant grégorien au CNSM de Paris (classe de Louis-Marie Vigne) puis le diplôme de chef de chœur au CRR d’Aubervilliers (classe de Catherine Simonpietri).

Diplômée en musicologie médiévale à l’Ecole des Hautes Etudes en Sorbonne (DEA, classe de Marie-Noël Colette) elle se spécialise dans la recherche, l’étude, l’histoire et la sémiologie du chant grégorien.

 

De 1997 à 2019 Olga Roudakova dirige le Chœur grégorien de Paris - Voix de femmes.

Elle participe activement à l’enseignement et à la promotion du chant grégorien, au sein du Chœur grégorien de Paris et à travers des nombreux stages, master-classes, conférences, rencontres en France et à l’étranger.

En 2019 Olga Roudakova fonde Lux Cantus, un ensemble aux multiples projets créatifs qui porte un regard nouveau sur le chant grégorien dans son cadre naturel, la liturgie (actuellement en l’Église Saint Roch de Paris), ainsi que lors de concerts et festivals.

 

Olga Roudakova est professeur-titulaire au conservatoire municipal du 16ème arrondissement de Paris.

 

 

Odile Jutten   

 

 

Organiste, organettiste, pianiste, Odile Jutten est titulaire de l’orgue contemporain Quoirin-Decaris de la cathédrale Notre-Dame d’Évreux.

 

 Lauréate du CNSMD de Paris en écriture musicale, orgue, improvisation, orchestration. Docteur en musicologie, elle a été enseignante-chercheuse en université et membre de la section « instruments de musique » de la Commission Nationale de Monuments Historiques.


Également peintre, poète, compositrice, elle est très intéressée par le dialogue entre les arts. Elle a conçu plusieurs créations multi-artistiques (par exemple, en 2016, à la cathédrale d’Évreux Miroirs de l’Âme, associant improvisations vocales et instrumentales, danse, vidéo, poésie, électro-acoustique et électronique en temps réel).

Elle improvise à l’orgue, l’organetto, au piano.

 Elle a enregistré plusieurs CD à la cathédrale de Versailles, à la cathédrale d’Évreux, et sur l’orgue monument historique de Notre-Dame d’Épernay (Marne).

 

 

 

Commentaires et traduction des textes

 

L'automne est un moment propice dans l’année liturgique pour se souvenir des saints chrétiens et des prophètes.

 

Cantique  Benedictus es in firmamento caeli  sur le texte du prophète Daniel (3, 57-88) : ni êtes-vous dans le firmament du ciel : et digne de louange, et glorieux pour les siècles.

V1. Œuvres du Seigneur, bénissez toutes le Seigneur ; Cieux, bénissez le Seigneur ; Anges du Seigneur, bénissez le Seigneur…

Trois jeunes juifs furent jetés dans une fournaise ardente car ils avaient refusé d'adorer une idole. Le Seigneur les préserva miraculeusement des flammes, tandis qu'ils entonnaient un cantique bénissant et glorifiant Dieu. Une ancienne version de ce cantique présente chaque strophe du soliste en trois parties sous forme d’acclamations.

 

Orgue

 

                FÊTE DES TOUS LES SAINTS : Le propre de la messe de la Toussaint compose la première partie de notre programme. L’Église honore en ce jour tous les hommes qui nous ont précédés et qui ont déjà mérité la récompense éternelle.

Gaudeamus  Introït. Son texte n’est pas tiré de la Sainte Écriture. Il a été composé pour la fête de Sainte Agathe, le 5 février, puis repris pour d’autres fêtes, notamment certaines fêtes de la Sainte Vierge : Réjouissons-nous tous dans le Seigneur en célébrant ce jour de fête en l'honneur de tous les Saints ; cette fête cause la joie des anges ; ensemble ils louent le Fils de Dieu.

 

Timete Dominum, omnes sancti  Graduel (Ps. 33, 10 V. 11b) :  Craignez le Seigneur, vous tous ses saints : car rien ne manque à ceux qui le craignent. V. Et ceux qui cherchent le Seigneur ne manqueront d’aucun bien.

 

Sancti tui, Domine, benedicent te  Alleluia (Ps. 144, 10. 11) : Vos Saints, Seigneur, vous béniront : ils diront la gloire de votre règne.

 

Justorum animae  Offertoire (Sap. 3, 1. 2. 3). L’antienne d’offertoire est empruntée au commun des martyrs. La fête de tous les saints fut à l’origine, à Rome, une fête de tous les martyrs, et on sait que dans les premiers siècles de l’Église tous les saints, auxquels on rendait un culte, étaient des martyrs. Le texte est tiré du livre de la Sagesse ; s’il s’applique en premier lieu aux martyrs, il convient à tous les saints, qui ont tous eu à souffrir sur cette terre pour être fidèles à la volonté divine : Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la méchanceté ne les touchera pas. Aux yeux des insensés, ils ont paru mourir : mais eux, ils sont dans la paix.

 

Beati mundo corde  Communion (Mt. 5, 8. 9. 10) Le texte de la communion de la Toussaint est tiré de l’Évangile du jour, celui des Béatitudes. Ceux qui sont maintenant dans le ciel, et qui sont les bienheureux, beáti comme l’Évangile les appelle à huit reprises, sont ceux qui ont conformé leur vie à ces exigences. Sont reprises ici les trois dernières des huit Béatitudes: Heureux les cœurs purs : car ils verront Dieu. Heureux les pacifiques : car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui subissent persécution pour la justice : car le royaume des cieux est à eux.

Orgue

                LES VOIX DES PROPHÈTES, deuxième partie du programme, présente deux thèmes par lesquels les prophètes connectent Dieu avec l'humanité : Appel à la pénitence et Salut du peuple.

 

                APPEL Á LA PÉNITENCE 

Offertoire  Super flumina babylonis               (Ps. 136, 1-7) est chanté selon la tradition du Moyen-Âge où le refrain du chœur était suivi par les versets expressivement développés de solistes.

Au bord des fleuves de Babylone, là-bas, nous nous sommes assis, et nous avons pleuré, tandis que nous nous souvenions de toi, Sion.

V1. Aux saules, au centre de la ville, nous avons suspendu nos lyres. Car là, ceux qui nous ont emmenés captifs nous ont demandé de leur dire des chants : Et ceux qui nous ont déportés disaient : Chantez-nous une hymne des cantiques de Sion. Comment chanterons-nous un cantique du Seigneur sur une terre étrangère ?

V2. Si je toublie, Jérusalem, que ma main droite soit mise en oubli : que ma langue se colle à mon palais, si je ne me souviens pas de toi.

V3. Souvenez-vous, Seigneur, des fils d’Édom, au jour de Jérusalem.

 

                Les pleurs du prophète Jérémie sur le sort tragique de Jérusalem lient les trois pièces suivantes en un seul triptyque :

Répons de Matines du Samedi Saint,  Plange quasi virgo (Jeremie 25, 34) : Pleure comme une vierge, mon peuple : gémissez, pasteurs, sous la cendre et le cilice : car il va venir, le jour du Seigneur, grand, et amer, ô combien.

 

Lamentation de Jérémie du Vendredi Saint (Lamentations 3, 1-9) :

Aleph — Je suis lhomme qui a connu la misère sous le bâton de Ses emportements, moi quil a conduit et mené dans les ténèbres et non dans la lumière ; contre moi seul, tout le jour, il porte et porte encore sa main.

Beth — Il use ma chair et ma peau, il me brise les os ; il me cerne, il menvironne damertume et de peine ; il me fait habiter les ténèbres, comme les morts de tous les temps.

GuimelIl ma emmuré, et je ne peux sortir, il alourdit ma chaîne : jai beau crier et supplier, il étouffe ma prière ; dun bloc de pierre il barre mes routes, il détourne mes sentiers.

rusalem, Jérusalem, reviens au Seigneur ton Dieu.

 

L’hymne Stabat Mater dolorosa, composition plus tardive, se prête à l’expression de la douleur et à la force du sentiment. L’alternance avec le cantique ukrainien Stradalnaia Maty, sur le même texte, met cette douleur à nu et la rend encore plus poignante 

Debout, la Mère des douleurs, près de la croix était en larmes, quand Son Fils pendait au bois. Dans son âme qui gémissait, toute brisée et endolorie, le glaive la transperça. Qu'elle était triste et affligée, la Femme entre toutes bénie, la Mère du Fils Unique !

 

Orgue 

 

                SALUT DU PEUPLE 

Voici la prédiction des prophètes annonçant la nouvelle Jérusalem, le royaume de Dieu sur terre.

 

Judicii signum, Chant de la Sibylle 

Texte prophétique de la Sibylle d’Érythrée, il est composé de 27 hexamètres grecs qui annoncent la fin des temps. Attribué à saint Augustin, il a été transmis dans les manuscrits médiévaux à partir du IXe siècle. 

Le jour du Jugement Dernier, On verra qui aura bien servi. Roi de lUnivers, Fait homme et vrai Dieu pour l’éternité, Du ciel viendra pour juger Et donner à chacun sa juste part. Un torrent de feu dévalera du ciel, Brûlant tout : mers, sources et rivières, Et les poissons, perdant leur instinct naturel, Lanceront de grands cris…

 

Alléluia  Potestas eius, potestas aeterna présente les paroles de prophète Daniel  (Daniel 7, 14) :

Sa puissance est puissance éternelle, qui ne sera pas abolie : et son royaume, royaume qui ne sera pas détruit.

Cet Alléluia est une composition écrite sur le modèle de l’Alléluia pascal Christus resurgens. Nous avons emprunté à ce dernier l’organum composé dans le style polyphonique de L’École Notre-Dame au XIIe siècle, pour l’insérer au cœur du verset.

 

Communion  Jerusalem surge (Baruch 5, 5) : Jérusalem, debout ! et tiens-toi sur les hauteurs, et vois la joyeuse allégresse qui va te venir de ton Dieu.

 

Graduel  Omnes de Saba venient (Isaie 60, 6 et 1) : Tous viendront de Saba, apportant or et encens, et proclamant la louange du Seigneur. V. Debout, Jérusalem ! Resplendis, car la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.

 

Alleluia  Justus germinabit (Osée 14, 6). Sur le texte du prophète Osée, cet Alleluia rejoint la joie exprimée dans les deux pièces précédentes par le jeu émerveillé de ses mélismes et de ses vocalises : Le juste s’épanouira comme le lis : et il fleurira pour l’éternité devant le Seigneur.

 

Une pièce du compositeur norvégien Henrik Ødegaard termine notre concert :

La monodie sobre de l’hymne oratorienne Rorate caeli, sur le texte emprunté à Isaïe (45, 8) s’ouvre, comme un éventail, aux couleurs dissonantes d’harmonies contemporaines :

Cieux, répandez d'en haut votre rosée, et que les nues fassent pleuvoir le Juste.

  1. 1 Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice.  Voici, la cité sainte est devenue déserte, Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation, la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.
  2. 2 Nous avons péché et sommes devenus impurs. Nous sommes tombés comme des feuilles mortes : et nos iniquités nous ont balayés comme le vent. Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.

  

Orgue