Vendredi 17 octobre 20h30, Cathédrale
Orgue à 4 mains
par Viviane Loriaut et Guy Bovet
Transcription de "l'Oiseau de feu" de Stravinsky
Création d'une composition de Guy Bovet, "Don Quichotte"
AVEC VISUALISATION DU JEU DES ORGANISTES
SUR GRAND-ECRAN
Les oeuvres
Les transcriptions pour l’orgue de pièces qui ne lui sont pas destinées, sont très à la mode : notre instrument souffre beaucoup de l’amalgame avec l’église, et les organistes sont à la recherche de musique d’orgue non religieuse, qui font apprécier l’instrument en tant que pur instrument de musique. En principe, l’opération marche bien lorsque l’arrangement représente un progrès par rapport à l’original (par exemple, s’il s’agit d’une œuvre pour piano). Elle devient plus difficile quand l’original se voit réduit : c’est le cas des œuvres orchestrales, qui sont malgré tout toujours plus belles dans leur version première.
La transcription d’une œuvre comme « L’Oiseau de Feu » était donc chose risquée : en l’occurrence, la motivation fut purement personnelle puisque le chef-d’œuvre de Strawinsky est une des œuvres qui m’ont bercé depuis mon enfance. La nature de la musique de Strawinsky permet d’exploiter les sonorités franches et colorées d’un orgue moderne (un instrument de l’époque aurait été trop mou), même si, plus que d’autres œuvres du compositeur, « L’Oiseau de Feu » a encore une couleur orchestrale post-symphonique.
Quant à « Don Quichotte », commandé par un organisateur de concerts en Allemagne, il s’agit d’une sorte de musique de film sans grande prétention sinon le pittoresque.
L’œuvre existe également en une version pour un seul organiste, destinée à un orgue ancien : la première audition de cette version a eu lieu sur l’orgue de Rysum (15ème-16ème siècle), le plus ancien orgue jouable en Allemagne.
Guy Bovet,
né le 22 mai 1942, a fait des études musicales de piano avec Jeanne Bovet à Berne, puis d'orgue avec Marie Dufour à Lausanne, Pierre Segond à Genève et Marie-Claire Alain à Paris.
Dès 1962, il a été lauréat de nombreux prix et distinctions nationales et internationales, parmi lesquelles des prix d’interprétation, de composition, discographiques, la bourgeoisie d’honneur de la ville de Dallas (Texas), et un doctorat honoris causa de l’Université de Neuchâtel. Il a été décoré à deux reprises par le gouvernement japonais pour ses activités pédagogiques, et par le gouvernement des Philippines en 2011 pour son action en faveur de la conservation des orgues historiques et la formation de jeunes organistes. Il est lauréat du prestigieux Prix de l'Institut Neuchâtelois. Il a été organiste titulaire de la Collégiale de Neuchâtel de 1988 à 2009, et durant plus de vingt ans professeur à la Haute Ecole de Musique de l’Académie de Bâle. Il a été chargé de cours réguliers d'improvisation au Conservatoire "G.B. Martini" à Bologne (Italie), et il a enseigné la musique d’orgue espagnole à l’Université de Salamanque de 1979 à 1999. Professeur invité de nombreuses institutions à Berlin, Detmold, Lübeck, Hambourg, Berlin, Vienne, Helsinki, Oslo, Copenhague, Varsovie, Moscou, Dublin, Londres, Feldkirch, Marseille, Lyon, Fribourg, il a fait des séjours prolongés à l’University of Western Ontario (Canada) 1970, University of Oregon (USA) 1978-1980, Drake University (USA) 1982, Southern Methodist University, Dallas (Distinguished Visiting Professor en 1984), Université de Cincinnati (1986). Il enseigne dans le cadre de cours et d’académies parmi lesquelles celles de Haarlem (NL), Varsovie (PL), Salamanque (E), Arona et Pistoia (I), Greensboro (USA), Bruxelles (B), New England Conservatory of Music (Boston), Concours suisse de l’orgue, Université populaire de Lausanne, Université 3A de Neuchâtel, lors de nombreux congrès nationaux de l’American Guild of Organists, du Royal Canadian College of Organists et de la Organ Historical Society (USA) ; à l'académie annuelle de musique espagnole de Gifu (Japon), à plusieurs congrès de l’orgue latino-américain à Oaxaca, au Mexique, aux universités d'Oxford et de Cambridge, et au Royal College of Organists à Londres.
Guy Bovet est membre de jurys de nombreux concours internationaux. Il fut co-fondateur du Concours Suisse de l’Orgue et de l’académie internationale de Romainmôtier. Il a présidé durant 12 ans l’Association des Organistes romands, et préside actuellement la Fondation Jean Tanner à Neuchâtel et la Société de Musique de cette ville. Enfin, il est le rédacteur en chef de la revue suisse "La Tribune de l'Orgue", dans laquelle il a publié (ainsi que dans de nombreuses publications similaires) quelque 2000 articles sur différents sujets touchant à l'orgue.
Guy Bovet s’est investi pour la sauvegarde et la mise en valeur des orgues historiques. Il fut membre de la Communauté de travail pour la sauvegarde des orgues historiques suisses, dissoute en 2009.
Il a réalisé un travail important de recensement des orgues coloniales au Mexique et au Brésil avec la collaboration de l’UNESCO et de PRO HELVETIA.
Avec son épouse Marisa, il a été la cheville ouvrière du sauvetage et de la restauration de l’orgue de la famille Alain, instrument de première importance dans l’histoire de la musique d’orgue de la première moitié du 20ème siècle, qui est maintenant réinstallé dans un des bâtiments du complexe conventuel de Romainmôtier.
Autorité reconnue en matière de restauration et de construction d’orgues, Guy Bovet fonctionne comme expert pour des projets dans le monde entier (Europe, Amériques, Extrême-Orient).
Son activité principale se situe cependant dans une féconde carrière de concertiste qui le conduit à un rythme soutenu de 50 à 60 concerts par an dans toutes les parties du monde où l’on joue de l’orgue .
Son œuvre de compositeur compte actuellement plus de 250 numéros d’opus, recouvrant tous les genres de la musique : musique symphonique, concertos avec orchestre, comédie musicale, opéra, musique de chambre, mélodies, musique pour instruments solistes parmi lesquelles l’orgue tient une place de choix. Mais la plus grande partie de son œuvre est consacrée à la musique de scène et de film.
Viviane Loriaut
débute ses études musicales (piano et orgue) au Conservatoire National de Région de Marseille auprès de Marie Louise Jaquet-Langlais, et parfait ensuite sa formation auprès de divers maîtres européens tels que Guy Bovet, Pierre Perdigon, Lionel Rogg, Michel Chapuis.
Participante à de nombreux concours internationaux, elle est primée à ceux de Wiesbaden (1979), Nimègue (1980), et Tolède (1981). Dans le domaine de la musique de chambre, elle obtient au sein de l’ensemble « Musique de Salon » (cor, hautbois, piano), le premier prix du Concours des Jeunes Interprètes d’Ile de France en 1983, dans la discipline « Musique Romantique ».
Récitaliste en France et à l’étranger, elle est invitée fréquemment à accompagner des ensembles vocaux, et participer en soliste à des oeuvres orchestrales (Glück, Mozart, Schubert, Fauré, Duruflé...orchestres de Cannes, du Capitole de Toulouse, d’Avignon…). Notons son récital en compagnie de la Soprano Françoise Pollet au Festival de Béziers.
L’ouverture de sa recherche musicale la conduit à être partenaire de différentes formations de musique de chambre au piano, au clavecin ou à l’orgue, notamment au sein de l’Ensemble Baroque « Arabesco Stravagante » qui a édité un CD « Les Grands Vénitiens » produit par BMG France, également au sein de l’Ensemble Renaissance « Beatus Harmonicus », ainsi que le « Trio Boromée » voué à la musique contemporaine associée à la danse (Les Hivernales d’Avignon).
Une partie importante de son action consiste à faire connaître par le moyen du disque les richesses du patrimoine instrumental français. A ce titre, elle a enregistré ses propres transcriptions d’oeuvres de Jean-Philippe Rameau sur l’orgue d’Aubenas, de la musique baroque ibérique sur l’orgue de Fréjus, des œuvres italiennes du 19ième siècle sur l’orgue de Rogliano dans le Cap Corse, ainsi qu’une alternance avec les Polyphonies Corses « Tavagna », également des oeuvres de musique contemporaine pour Trompette et Orgue à l’orgue de Montélimar, ou de musique ancienne sur l'orgue historique de Malaucène en association avec la guitare, disque produit par Art et Musique. L’année 2005 a vu la production d’un premier volume des « Six Quintettes avec orgue obligé » du Padre Antonio Soler enregistré sur l’orgue historique de la Cathédrale de Cervione avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse : 2006 a été l’année du deuxième volume.
Elle a été titulaire de l’orgue construit par Jean-Louis Loriaut en l’église St Laurent d’Aubenas (CD Rameau), ainsi que de l’orgue historique de l’église St Erasme de Cervione en Haute-Corse (CD Soler).
Viviane Loriaut a enseigné l’Orgue à l’Ecole Nationale de Musique et de Danse de Corse - antenne de Bastia – depuis 1995.
Egalement au sein de l’association « Voci e Organu in Cervione », elle dirige un ensemble vocal qui a participé à l’Opéra Comique « L’Ivrogne Corrigé » de Glück dont elle a assuré la direction artistique, en septembre 2002 à Bastia et Cervione. En 2008, l’ambition a été de donner l’opéra bouffe « L’Italienne à Alger » de Rossini au Théâtre de Bastia, repris au Centre Culturel de Porto-Vecchio.
Depuis 2009, elle organise au sein de cette même association, une académie de chœur, sous la direction de Vincent Recolin. Des œuvres baroques, classiques ou romantiques sont données en concert au bout d’une semaine de travail intensif (Dixit Dominus de Haendel, Messe de Rossini, Requiem de Mozart, Magnificat de Bach, Gallia de Gounod, Lauda Sion de Mendelssohn…).
Elle participe enfin intensivement à une action de valorisation de l'instrument historique corse, par de nombreuses animations et visites pédagogiques sur tout le territoire insulaire.
Récemment nommée au CRR de Paris, rue de Madrid, elle est actuellement responsable des classes à horaires aménagés de ce prestigieux établissement, ainsi que professeur de musique de chambre.