Cathédrale d'Evreux
Vendredi 20 juin à 20h
dans le cadre de la Fête de la musique

Hommage à Jean-Louis Florentz

 

Les "Laudes", 7 pièces pour orgue seul
"Lune de sang", pièce pour cor solo

Interprètes : jeunes musiciens issus du CRR de Paris
Présentation du concert par Marie-Louise Langlais

 

De 18h30 à 1930 à la médiathèque d'Evreux :
Table ronde avec les organistes et le corniste. Entrée libre
Cette rencontre a pour objectif de découvrir l'univers artistique, symbolique et mystique de Jean Louis Florentz, et ses influences, en particulier africaines, et de donner quelques clés d'écoute aux auditeurs du concert qui suivra. Les musiciens parleront de leur approche pratique des œuvres et de leur préparation sur l'orgue d'Evreux.
Cette table ronde s'adresse aux élèves de Conservatoire et aux étudiants d'Université, aux musiciens professionnels et musicologues de la région, mais aussi aux personnes désirant découvrir un langage contemporain. Modération : Odile Jutten

Présentation par Marie-Louise Langlais :

L’orgue de la Cathédrale d’Evreux a été conçu pour jouer la musique de notre temps. Selon les mots mêmes du facteur d’orgues Pascal Quoirin, créateur de l’instrument, il fallait, pour ce projet, concevoir un grand instrument avec une organisation des plans sonores bien précise ; c’est justement ce qui correspond parfaitement à l’esprit de la musique d’orgue de Jean-Louis Florentz, dont nous entendrons les « Laudes », conçues entre 1983 et 1985.
Né en 1947, mort il y a dix ans, le 4 juillet 2004, dans sa 57ème année, Jean-Louis Florentz a suivi un parcours professionnel extraordinaire à plus d’un titre : après avoir fait toute sa scolarité chez les frères puis les pères maristes de Saint-Chamond, dans la Loire, il s’orienta vers un double chemin scientifique, suivant les cours de l’Ecole pratique des Hautes Etudes et de l’Institut Catholique de Paris, où il travailla à la fois sur les polyphonies d’oiseaux en milieu équatorial et sur l’étude des langues sémitiques ; il effectua à l’époque de multiples voyages d’études en Afrique et à Jérusalem où il vécut en contact étroit avec la communauté éthiopienne orthodoxe.
Parallèlement, cependant, il ne perdit jamais de vue la musique, travaillant la théorie et l’orgue à Lyon, et suivant brièvement en auditeur l’enseignement d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris ; s’étant dirigé définitivement vers la composition musicale, il sera successivement pensionnaire de la Casa Velasquez à Madrid puis de la Villa Médicis à Rome.
Il publie ses premières œuvres dans les années 80, en particulier ses « Laudes », op.5 ; très vite considéré comme un compositeur majeur, il sera nommé professeur d’ethnomusicologie au CNSM de Lyon et, 10 ans plus tard, en 1995, il fera même son entrée à l’Institut de France.
L’orgue occupe une place de choix dans son catalogue. Très attiré par l’improvisation, il recherche, par-delà son admiration pour l’Ecole néo-classique française (Tournemire, Duruflé, Alain, Langlais), à expérimenter de nouvelles couleurs et de nouveaux modes; l’Afrique et en particulier l’Ethiopie, l’un des plus anciens berceaux du christianisme, le hantent ; ses « Laudes », cycle de 7 pièces pour orgue, sont le reflet de ses préoccupations mariales en même temps qu’elles expérimentent des mélanges de polyphonies denses, des couleurs sonores inouies et des phénomènes vibratoires encore inédits à l’époque.
Participeront à l’exécution de ces « Laudes » à Evreux, trois étudiants du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, Alice Bénévise-Germain, Matthieu Germain et Martina Ziegert-Wallerand. De son côté, Eric Wallerand, corniste, interprètera la seule œuvre que Jean-Louis Florentz ait écrite pour cor solo : « Lune de sang » (1981).
Nul doute que la beauté, l’étrangeté et la force de cette musique, symboles de l’osmose des civilisations, n’interpellent, aujourd’hui, les mélomanes et en particulier les amateurs d’orgue.